Dimanche dernier j’ai assisté à trois matchs de basket. Avant le match National Rennes-Basket / Poissy en U15, l’échauffement discipliné des deux équipes sur chacun leur moitié de terrain a duré plus de 25 mn.
A lui seul c’est un beau spectacle où l’on voit les compétiteurs se toiser du regard et de l’exercice. Par exemple durant les différentes variantes de tourniquets pour que chacun tire souvent au panier, ceux qui sont réussis sont comptés à haute voix par tous; le compte montant dans les dizaines puis les trentaines a quelque chose de provocateur. Bref c’est une sorte de guerre psychologique qui se joue.
Mais tout d’un coup silence du côté de Poissy. Les huit joueurs visiteurs se sont allongés et leur capitaine anime des étirements en tappant simplement dans les mains pour indiquer le changement de posture. Les ados sont rodés, on devine un rituel acquis et accepté. Les 10 locaux ne pouvaient pas s’empêcher de les regarder.
Alors là, sans connaitre le classement du championnat j’ai émis le pari à mon voisin de tribune avec certitude : “C’est Poissy qui va l’emporter”.
La moitié des gradins était Rennaise avec deux caméscopes, une trompette, un djembe. On entendait plus les coups de siflets des arbitres. L’autre moité était vide.
Étirements ou stretching pour parler ringard, c’est bon pour tout, pour tous: pour eux, pour vous, pour moi.
Ceux, dans ce lot qui n’en font pas, ne contestent pourtant pas que c’est bon,… pour les autres. Les chiens et les chats par exemple le savent instinctivement et le pratiquent au quotidien.
La pratique du sport et de travaux physiques ont l’inconvénient de contracter les muscles, de les raccourcir. Observez comment se meuvent certains maçons ou déménageurs.
Plus on s’agite, plus cela demande de l’énergie au moment où elle baisse.
La perte de souplesse accèlère l’épuisement dans un tournoi par exemple, restreint les réflexes et entraine des maladresses, des accidents, des maux du dos, (mal du siècle?).
La souplesse c’est plus haut, plus loin, plus fort, plus longtemps.
Il est navrant que dans ce club les mono-basketteurs négligent cet aspect de l’activité sportive. Ce n’est pas cohérent avec l’ambition de s’élever dans le classement. Et, enrôler des mineurs en pleine croissance dans cette aventure parfois dramatique est une responsabilité.
Alors devinez qui a finalement gagné ce match?